L’esprit du débutant contient beaucoup de possibilités, mais celui de l’expert en contient peu. Dans l’esprit du débutant n’existe pas la pensée : « J’ai atteint quelque chose. » Esprit zen esprit neuf de Shunryu Suzuki
Le temps file en ce moment, au point que j’aurais presque oublié de t’écrire Cher toi…
Et alors que tout semble s’accélérer, de ce côté-ci (peut-être que c’est tout le contraire pour toi?), voilà que refluent en pagaille des souvenirs d’enfance, certainement pour vérifier que la trajectoire est cohérente.
Je vais t’épargner des anecdotes inintéressantes, d’autant que l’évocation de l’enfance peut nous plonger dans des affres ou dans une nostalgie douloureuse. Les souvenirs qui remontent ont pourtant bien quelque chose à voir avec le courant qui nous traverse, non? Comme un éclat de verre au fond de l’eau qui voudrait qu’on y mire son reflet afin de vérifier si nous sommes la même personne, ou si nous avons changé un peu, beaucoup. Pieds nus dans l’eau, les galets qui deviennent pierres lourdes à porter avec soi, ou douces ponceuses qui font les pieds neufs. Et tous les possibles entre le rêche et le soyeux.
Que reste-t-il de l’enfance qui peut nous aider à grandir encore?
Les rêves non accomplis.
Les rituels magiques qui réenchantent la vie en lui donnant un sens tout personnel, une cosmogonie de l’intime.
Les mots qui tuent et ceux qui élèvent, qui une fois adultes peuvent être remaniés à notre guise pour nous défaire des étiquettes et des condamnations hâtives.
Les liens évidents, poursuivis ou non, spontanés ou non… qui sommes-nous aujourd’hui dans ces relations d’adulte à adulte?
Quoi d’autre pour toi ?
Au fond rien ne nous sépare de ce temps, si ce n’est le choix de vouloir scinder la vie en deux, comme toujours: vie, mort. Malgré la volonté d’effacer certains épisodes ou d’en revivre d’autres, il y a sûrement aussi la place pour faire se rejoindre le meilleur de ce qui était nous-mêmes à cette époque et la figure d’âme que nous voulons incarner aujourd’hui.
Ce nous-même qui persiste quelque part, parce qu’il sait qu’il peut exploser la carapace. Les coquelicots au travers du goudron : sans problème! Il y avait de la place pour, alors cela s’est fait.
Blooming is never ending… and blooming has no age.
(…)
Cet article est un extrait de ma lettre « Les mots doux et puissants » de juillet 2020.
Pour lire le texte en entier, découvrez « Les mots doux et puissants – Lettres choisies pour les âmes vivantes »: